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  • : Le blog de Jean-Loup
  • : Engagé, depuis plusieurs décennies dans une démarche visant à lutter contre tous les processus d'exclusion, de discrimination et de ségrégation socio-urbaine, je suis persuadé que si nous voulons « construire » une société reposant sur un véritable Vivre Ensemble. Il nous faut savoir, donner du sens au sens, prendre le temps de la concertation et faire des propositions en adéquation avec les besoins de nos concitoyens.
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9 novembre 2016 3 09 /11 /novembre /2016 15:40
Donald Trump  est le prochain président américain. Un bouleversement politique lourd de conséquences négatives.

Les résultats sont désormais définitifs et, dans une élection serrée, Donald Trump remporte la présidentielle américaine face à Hillary Clinton. Un résultat inattendu, et le début d’une phase d’instabilité pour les marchés financiers mondiaux qui s’effondrent d’environ 5%.

Pour un libéral, il y a tout lieu de s’inquiéter de cette victoire d’un candidat élu sur des promesses de protectionnisme et de rejet de limmigration, avec un discours populiste insistant sur le repli sur soi et à l’opposé des valeurs libérales. Marine Le Pen ne s’y est pas trompée, félicitant en premier en France Donald Trump pour sa victoire.

Dans un monde qui va lentement mais sûrement vers le populisme (Brexit, montée des extrêmes droites en Europe, Trump, etc.), il est temps d’ouvrir les yeux sur le diagnostic de la situation actuelle et les solutions à apporter pour défendre nos valeurs de société ouverte.

Ne pas stigmatiser les électeurs de Trump

Chez les démocrates principalement, la tentation sera grande de refuser toute remise en question en accusant les électeurs de Trump d’être des racistes irrécupérables, qui mettent en danger la démocratie. S’il y en a évidemment, c’est perdre de vue le vrai problème.

Le populisme incarné par Donald Trump ne prospère que sur le manque d’écoute du peuple par les élites. Le choix se situe entre le déni de la réalité, comme la France a été très forte pour le faire avec le Front National, et l’écoute du malaise de la classe moyenne blanche pour apporter des solutions à ses inquiétudes. Le mépris du peuple est la voie assurée vers plus de Trump, de Le Pen et autres.

Comme l’écrit ce matin le politologue Laurent Bouvet, « au lieu de le nier et de vouer aux gémonies tous ceux qui essaient d’alerter sur le phénomène, sans doute serait-il plus utile et efficace d’en prendre conscience et de réagir avant que le pire ne se produise. »

Il est inquiétant de voir ainsi les hésitations d’Hillary Clinton pour faire un discours ce soir, laissant penser qu’elle n’accepte pas le résultat. Il est urgent pour les démocrates d’accepter ce résultat et de préserver pour le futur le respect vis-à-vis du processus électoral.

Les libéraux doivent s’inquiéter de la victoire de Trump

Certains libéraux pourraient pourtant être tentés de se féliciter de la victoire de Trump. Les arguments ne manquent pas : Hillary Clinton était une candidate catastrophique de l’autre côté, Trump promet des baisses d’impôt, etc. C’est rater du doigt l’essentiel : les promesses économiques de Donald Trump, si tant est qu’elles soient un jour tenues, sont infinançables et masquent la forêt des haines et des ressentiments que le candidat républicain a attisée pendant toute sa campagne. Après avoir fait montre de son instabilité et de son incapacité à se contrôler, le magnat de l’immobilier et fan de Vladimir Poutine décidera désormais de la politique étrangère et militaire de la première puissance mondiale. Ce n’est pas rassurant…

Comme pour le Brexit, les libéraux doivent s’inquiéter de cette victoire : même si elle aura peut-être de bons côtés minimes, elle est portée par une vague de fond de remise en cause des valeurs libérales d’ouverture, de libre-échange, de tolérance. À jouer avec, les libéraux seront les premiers à se brûler pour un gain nul.

La vraie bonne nouvelle est que le parti libertarien, représenté par Gary Johnson, double ou triple son score. Piètre consolation.

Quelles réponses ?

Tout dabord il faut commencer par cesser d’ignorer la réalité des causes qui ont fait monter Donald Trump. Mais écouter les inquiétudes des électeurs ne veut pas dire renoncer à nos valeurs : face aux craintes sur l’ouverture des frontières par exemple, il faut être ferme sur les principes, mais chercher à accompagner les conséquences éventuelles.

Sur la libre-circulation des individus, la même fermeté sur le principe doit prévaloir, tout en défendant un Etat fort dans ses fonctions régaliennes pour assurer la sécurité face au risque terroriste.  

Enfin il est temps de reprendre le pouvoir aux politiques. Quand les citoyens comprendront que désormais Donald Trump a tous les pouvoirs pour utiliser à sa guise l’appareil de surveillance de la NSA, on peut espérer qu’ils réfléchiront à deux fois avant d’accroître le contrôle des politiques sur nos vies.

Et il y a urgence. Faute de quoi, la vraie division sur l’échiquier politique entre tenants de l’ouverture au monde et tenants du repli sur soi tournera vite au bénéfice des seconds.

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