On parle depuis si longtemps d'une flambée si hystérique des prix de l'immobilier que l'on guette, avec impatience, le moment où ces derniers finiront par rejoindre un niveau plus raisonnable.
D'aucuns, au début des années 2000, eurent la bonne idée d'acheter un bien et d'en récupérer, quelques années plus tard, des dividendes atteignant parfois le double. Au jeu du poker, leur intuition fut la bonne. Mais, si ravageuse soit-elle, la crise a l'avantage de remettre les compteurs à zéro, de ramener les marchés à la dimension du réel.
Doit-on s'étonner du fait que les ménages, pris dans la tourmente économique, ne puissent plus, un jour, entrer dans le schéma du sacro-saint contrat qui lie une banque à son client ?
Non, les jeux sont pipés dès le moment où l'effort d'épargne rogne dangereusement sur le reste à vivre ; le moindre accident de la vie pousse les ménages dans une fuite en avant à l'endettement, affolant par ricochet les statistiques de l'Insee sur la pauvreté, cette dernière survenant de plus en plus brusquement, quand le château fragile de son budget s'effondre.
Bien sûr, l'offre et la demande resteront les piliers du marché.
Bien sûr, le cadre de vie et le soleil exerceront toujours une primauté sur le prix final.
Mais les banques sont, espérons-le, vaccinées : l'instauration du temps de la raison peut venir d'elles. Elles n'accorderont plus des prêts avantageux à des personnes au profil incertain.
On ne prête qu'aux riches ; il va falloir inventer une autre façon d'aider ceux qui le sont moins et qui restent aujourd'hui au seuil d'un crédit historiquement bas parce que trop exigeant dans ses modalités d'octroi.
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