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  • : Le blog de Jean-Loup
  • : Engagé, depuis plusieurs décennies dans une démarche visant à lutter contre tous les processus d'exclusion, de discrimination et de ségrégation socio-urbaine, je suis persuadé que si nous voulons « construire » une société reposant sur un véritable Vivre Ensemble. Il nous faut savoir, donner du sens au sens, prendre le temps de la concertation et faire des propositions en adéquation avec les besoins de nos concitoyens.
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19 août 2017 6 19 /08 /août /2017 15:07

Suite de l'article 

LA PROSPÉRITÉ FRANÇAISE SE DÉLITE

C’est pourquoi tous les gouvernements de notre pays se sont appliqués avec constance et aveuglement à l’accroître. Il en découle que la société française n’est ni juste, ni unie, ni fraternelle et que sa prospérité se délite.

La seule véritable moralisation consisterait à mettre fin à un système qui repose sur ce principe de « spoliation légale » :« Tu ne voleras pas ».

 

La France traverse une période matérielle et morale difficile. Les Français ne font plus confiance aux hommes politiques et des fissures sociales creusées par 70 ans de socialisme deviennent des failles béantes.

Le déplacement de la responsabilité a faussé l’opinion populaire. Le peuple, accoutumé à tout attendre de l’État, ne l’accuse pas de trop faire, mais de ne pas faire assez. Il le renverse et le remplace par un autre, auquel il ne dit pas : Faites moins, mais : Faites plus; et c’est ainsi que l’abîme se creuse et se creuse encore. (Services privés, service public, F. Bastiat, 1864).

 

Les valeurs et la culture qui ont forgé leur pays sont mises à mal. Beaucoup désespèrent de sortir par le haut de cette situation. Or dans un tel contexte, les idées de Frédéric Bastiat gagneraient à être connues et mises en œuvre.

Il écrit :

Se conserver, se développer, c’est l’aspiration commune à tous les hommes, de telle sorte que si chacun jouissait du libre exercice de ses facultés et de la libre disposition de leurs produits, le progrès social serait incessant, ininterrompu, infaillible. (La Loi,1850).

 

Quand l’État entrave « le libre usage des facultés, la libre disposition des produits et des biens », il sort de son rôle. La Loi est pervertie, c’est la spoliation légale ou socialisme. Il est impossible de bâtir une société juste sur la spoliation.

SPOLIATION ET VIOLENCE

La spoliation ne peut engendrer que la violence. Frédéric Bastiat écrit :

On se plaint des tendances révolutionnaires des hommes. Assurément on n’y réfléchit pas. Quand on voit, chez un grand peuple, les services privés envahis et convertis en services publics, le gouvernement s’emparer du tiers des richesses produites par les citoyens, la loi devenue une arme de spoliation entre les mains des citoyens eux-mêmes, parce qu’elle a pour objet d’altérer, sous prétexte de l’établir, l’équivalence des services; quand on voit la population et le travail législativement déplacés, un abîme de plus en plus profond se creuser entre l’opulence et la misère, le capital ne pouvant s’accumuler pour donner du travail aux générations croissantes, des classes entières vouées aux plus dures privations; quand on voit les gouvernements, afin de pouvoir s’attribuer le peu de bien qui se fait, se proclamer mobiles universels, acceptant ainsi la responsabilité du mal, on est étonné que les révolutions ne soient pas plus fréquentes, et l’on admire les sacrifices que les peuples savent faire à l’ordre et à la tranquillité publique (…) autant de causes de désordre, autant de ferments révolutionnaires. (Services privés, service public, 1850)

La philosophie de Frédéric Bastiat appartient à la pensée libérale classique française. Il a éclairé et rénové l’économie politique du XVIIIème et XIXème siècles puis fécondé la science économique moderne. Frédéric Bastiat est régulièrement présenté comme le précurseur de l’École Autrichienne d’Économie.

LE LIBÉRALISME DÉNATURÉ

Cette pensée libérale est très mal connue, mais surtout, ce qui est bien plus grave, profondément dénaturée dans notre pays. Pour éviter de subir les foudres des bien-pensants, fort peu de gens se réclament de sa philosophie de liberté, d’initiative et de responsabilité individuelles et d’État limité à ses fonctions régaliennes.

La méconnaissance des idées libérales, leur altération et leur mépris par les gouvernements successifs sont la cause de la régulière dégradation de la situation de la France. Mettre fin à la spoliation légale pour fonder une société juste et prospère était l’objectif de Frédéric Bastiat.

L’objet du Cercle Frédéric Bastiat est de faire connaître cet économiste français. Il a un rôle à jouer, celui d’éclaireur des électeurs et des politiciens. Plus il y aura de personnes convaincues des bienfaits de la liberté de choix et de la responsabilité individuelle, plus nous aurons de chance d’orienter notre pays vers une société de justice et de prospérité.

CONGRÈS LIBÉRAL À SAINT PAUL-LÈS-DAX

Le Cercle organise les 22, 23 et 24 septembre 2017 à Saint Paul-lès-Dax, le 8ème Weekend de la Liberté, sur la thématique :

 

« Les 100 jours sous le regard de Frédéric Bastiat. Laissez faire ou se laisser faire ? ».

 

Quel chemin aura pris notre pays en septembre prochain ? Quelles en seront les conséquences ? Quel sera le niveau de confiance du pays envers ses dirigeants ? Le gouvernement et les députés, à l’inverse de leurs prédécesseurs, s’attaqueront-ils à la spoliation légale ? Réduiront-ils l’État providence ? Restaureront-ils les fonctions régaliennes ? Quelles solutions pour un avenir meilleur ? Tout au long du week-end les intervenants pourront répondre à la question en fil rouge : élections 2017, dernière chance avant la révolution ?

L’ÉTAT RÉEL DE LA FRANCE

Chaque participant au week-end de la Liberté pourra, grâce à des conférences de haut niveau, analyser les orientations et réalisations du gouvernement. Les conférenciers ne sont pas tous libéraux mais ils connaissent l’état réel de la France. Ils savent les remèdes qui pourraient être mis en place, car tout n’a pas été essayé. Ils analyseront ce début de quinquennat avec un regard neuf et original.

Frédéric Bastiat promeut le libre-échange. Pour lui ce n’est pas seulement un élément capital de la prospérité humaine, c’est aussi et peut être surtout le facteur fondamental de la paix entre les Hommes. La paix ne se limite pas à l’absence de guerre, c’est l’harmonie entre les êtres humains. Pour atteindre cette l’harmonie il faut mettre fin à la spoliation légale. C’est Juste et cela va bien au-delà de l’économie.

 

Tous les intérêts légitimes sont harmoniques. Tous ceux qui adopteront ce point de départ : les intérêts sont harmoniques, seront aussi d’accord sur la solution pratique du problème social : s’abstenir de les contrarier et de déplacer les intérêts. Il ne faut pas étendre artificiellement la solidarité de manière à détruire la responsabilité ; en d’autres termes, il faut respecter la liberté. (À la jeunesse française, 1850).

 

Moralité, respect des Droits naturels, prospérité et justice, c’est tout un :

« Tu ne voleras pas »

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19 août 2017 6 19 /08 /août /2017 15:01
Quel chemin aura pris notre pays en septembre prochain ? Quelles en seront les conséquences ? Quel sera le niveau de confiance du pays envers ses dirigeants ?

 

Quand on regarde ce qui s’est déroulé lors des élections présidentielles et législatives de 2017, on constate que l’économie est passée à l’arrière-plan des programmes électoraux. Ceux-ci étaient convenus et parfois très succincts.

La souffrance des Français, leur rejet des politiciens, leur immense espoir de changement et les déboires judiciaires de son principal adversaire ne sont pas des facteurs économiques, mais ils ont entraîné le succès d’Emmanuel Macron.

LA MORALE, VOILÀ CE QUI A ÉTÉ AU PREMIER PLAN DES DÉBATS

Cela en dit long sur le désarroi des Français. Ils ont pris acte de l’échec économique de l’État depuis 70 ans, de l’État stratège comme de l’État bâtisseur : 6 millions de chômeurs, plus de 2000 milliards de dette publique, des prélèvements obligatoires atteignant, en 2016, 44,2% des richesses produites et, en 2016 toujours, 56,2% du PIB consacré aux dépenses publiques, une protection sociale, soins comme retraites, en faillite, aucun budget équilibré depuis 1974, etc.

Les Français n’attendent même plus des politiciens une quelconque utilité ou efficacité, mais simplement qu’ils aient, puisque donneurs de leçons, un minimum de moralité.

LE TOUT EST DE SAVOIR CE QU’EST LA MORALITÉ

Emmanuel Macron a engagé trois « grandes réformes » : celle de l’éducation, celle du Code du travail et (mine de rien) celle de la fiscalité, en particulier locale avec la suppression sélective de la taxe d’habitation, « compensée » par l’augmentation de la CSG.  En vérité ce ne sont que de simples modifications de paramètres, de simples changements des règlements qui régissent la vie des Français.

En complément de celles-ci le Président a décidé de « moraliser » la vie politique. Cette loi de moralisation est la conséquence directe de la très providentielle « affaire Fillon. » C’est donc une loi de circonstance.

Comme tous ses prédécesseurs, Emmanuel Macron est un étatiste, c’est-à-dire qu’il pense que la loi fait la morale et que l’État dit le droit et fait la loi.

Pour Frédéric Bastiat, économiste français du XIXème siècle, l’État n’a rien de moral : « L’État,c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. » (L’État, 1848). Le Fisc et l’URSSAF sont de fidèles et efficaces serviteurs de l’État mais ils n’ont rien à voir avec la morale. Les systèmes policiers et judiciaires appliquent la politique de l’État et, partant de là, n’ont rien à voir non plus avec la morale.

ALORS, QU’EST-CE QUE LA MORALE ?

Le Larousse en donne cette définition :

Science du bien et du mal, théorie des comportements humains, en tant qu’ils sont régis par des principes éthiques.

 

Pour Frédéric Bastiat la morale est que l’État, comme les individus, respectent les Droits Naturels individuels : la Liberté, la Propriété, la Personnalité.

Quand la loi et la Force retiennent un homme dans la Justice, elles ne lui imposent rien qu’une pure négation. Elles ne lui imposent que l’abstention de nuire. Elles n’attentent ni à sa Personnalité, ni à sa Liberté, ni à sa Propriété. Seulement elles sauvegardent la Personnalité, la Liberté et la Propriété d’autrui. Elles se tiennent sur la défensive ; elles défendent le Droit égal de tous. Elles remplissent une mission dont l’innocuité est évidente, l’utilité palpable, et la légitimité incontestée. (…) Le but de la Loi est d’empêcher l’Injustice de régner. (La Loi, 1850).

 

Pour Jacques de Guenin fondateur du Cercle,

La morale libérale est une morale altruiste : elle enseigne le respect de la liberté de l’autre. Vouloir qu’un individu soit libre, c’est s’interdire d’obtenir quoi que ce soit de lui par la tromperie, le vol ou la coercition. S’il veut rallier quelqu’un à ses idées, le libéral n’utilise pas d’autres moyens que l’exemple ou la discussion. S’il veut obtenir d’un autre un bien ou une prestation quelconque, il ne procède que par un échange librement consenti  (Logique du libéralisme, 2006).

 

C’est le contraire de ce que fait l’État, qui moralise par la contrainte.

C’est le contraire de ce que fait l’État, qui ne procède que par la spoliation légale.

 

LA SPOLIATION, MÊME LÉGALE, N’A RIEN DE MORAL

Pour en arriver là il a fallu pervertir la loi. Bastiat dénonce :

La loi pervertie ! La loi — et à sa suite toutes les forces collectives de la nation, — la Loi, dis-je, non seulement détournée de son but, mais appliquée à poursuivre un but directement contraire ! La Loi devenue l’instrument de toutes les cupidités, au lieu d’en être le frein ! La Loi accomplissant elle-même l’iniquité qu’elle avait pour mission de punir ! (La Loi, 1850).

 

La perversion de la loi engendre la spoliation légale :

La chimère du jour est d’enrichir toutes les classes aux dépens les unes des autres ; c’est de généraliser la Spoliation sous prétexte de l’organiser. Or, la spoliation légale peut s’exercer d’une multitude infinie de manières ; de là une multitude infinie de plans d’organisation : tarifs, protection, primes, subventions, encouragements, impôt progressif, instruction gratuite, Droit au travail, Droit au profit, Droit au salaire, Droit à l’assistance, Droit aux instruments de travail, gratuité du crédit, etc. Et c’est l’ensemble de tous ces plans, en ce qu’ils ont de commun, la spoliation légale, qui prend le nom de Socialisme. (La Loi, F. Bastiat,1850)

 

Un fois cela posé on constate que tous les hommes politiques français sont adeptes de la spoliation légale. Seul varie ensuite le niveau de spoliation qu’ils veulent imposer aux populations ; elle est la justification de leur existence, d’où l’intérêt qu’ils ne cessent de lui porter.

 

A suivre 

 

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17 avril 2017 1 17 /04 /avril /2017 10:34
Une fois les élections passées, rares seront les promesses tenues. Parce que les politiques ont bien plus intérêt à mentir qu’à « parler vrai », mieux vaut donc consacrer son temps libre à la pêche ou au tir sportif qu’à écouter leurs boniments.

 

Je voudrais montrer ici que ce n’est pas par malice que le politicien professionnel ment sur la possibilité de réalisation de son programme, mais qu’il s’agit plutôt d’un effet nécessaire et structurel de la séparation de la temporalité politique propre au scrutin majoritaire en deux moments distincts, celui de la conquête du pouvoir et celui de son exercice. Le premier moment demande de convaincre le plus d’électeurs possible, tandis que le second suppose la rétribution des membres de la coalition électorale gagnante en fonction des biens disponibles.

Ces biens, qu’ils soient matériels et déclinables en termes d’avantages fiscaux, juridiques, de position ou de financement, ou en termes moraux et symboliques, n’existent que par l’exploitation des individus qui constituent la société civile. En effet, comme la politique par elle-même ne produit rien, son existence dépend de la captation des ressources qu’elle prélève au sein de la société civile. De ce fait, les transferts qu’elle met en place se font toujours à la fois au bénéfice d’une classe d’individus et au détriment d’une autre ponctionnée.

CONQUÉRIR LE POUVOIR

L’homme politique en démocratie a tout intérêt à convaincre et mobiliser le plus d’électeurs possible afin d’être porté au pouvoir. C’est pour cette raison qu’il va multiplier les appels du pied aux coalitions, groupes d’intérêts et autres factions qui fourmillent au sein de la société civile. En proposant des avantages à une multitude de petits groupes fortement identifiés et mobilisables au détriment du plus grand groupe qu’est la majorité de la population, le politicien maximise ses chances d’être élu.

Pourquoi s’adresse-t-il en priorité à une multitude de petits groupes motivés plutôt qu’à la majorité des électeurs prise comme un tout ? La réponse, assez simple, nous est fournie par Mancur Olson. Plus une coalition d’intérêts est large, moins les individus qui la forment ont intérêt à s’y investir : le bénéfice individuel espéré en intégrant le collectif décroît en fonction du nombre d’individus qui la rejoignent. Inversement, plus le groupe est petit, plus l’investissement individuel paraît rentable parce que limitant les comportements improductifs. En politique, ça se traduit comme il suit : le politique en s’adressant à la majorité prise comme un tout diminue ses chances de mobiliser l’électeur même en promettant la lune là où une segmentation intelligente de son marché électoral (retraités, fonctionnaires, industriels, etc.) augmente ses chances d’accéder aux magistratures suprêmes.

Constituer une majorité devient donc pour le politicien l’art de « coaliser les coalitions » en leur promettant à toutes des cadeaux électoraux (ou des biens politiques).

EXERCER LE POUVOIR

Seulement, après la campagne électorale, ça se complique. D’un côté, il y a les vaincus, qui ne peuvent espérer aucun bénéfice, mais qui doivent au contraire s’attendre à supporter le coût matériel, moral et symbolique des avantages attribués aux groupes d’intérêts gagnants, et de l’autre, les vainqueurs, qui vont désormais s’astreindre à rétribuer les affidés en essorant le plus de perdants possible.

En effet, pour augmenter les bénéfices des différents individus coalisés pour gagner, la « coalition de coalitions » a tout intérêt de se réduire au minimum syndical. En limitant le nombre de personnes à rétribuer, elle augmente mécaniquement la part individuelle de bénéfices de chacun de ses membres, puisque dans le même geste, elle augmente le volume de la coalition perdante qui va servir de vache à lait4.

Ajoutons à cela que les biens recherchés par les coalitions en compétition au moment de l’élection sont relativement rares pour beaucoup de prétendants. Il y a forcément beaucoup moins de biens politiques disponibles que de coalitions à rétribuer, ce qui accroît à la fois la compétition au sein même de la coalition gagnante pour les obtenir et la valeur respective desdits biens.

BAVARD PENDANT LA CAMPAGNE, AVARE PENDANT SON MANDAT

Ainsi, le politicien en campagne promet au plus possible de coalitions d’intérêts et de collaborateurs et s’empresse de revenir sur ses promesses une fois le poste convoité obtenu afin de maximiser sa fonction d’utilité. Bien entendu, on peut imaginer que nos politiciens nationaux ne raisonnent pas en ces termes, et que contrairement aux autres professions, l’altruisme et le sens du devoir priment sur l’ambition et l’appât du gain au pays enchanté de la politique.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, c’est le genre de pari que la plupart de nos concitoyens prennent chaque fois qu’ils se déplacent aux urnes. Aussi bizarre que cela puisse paraître, j’en suis venu à penser qu’il est plus raisonnable de croire aux licornes et aux fantômes.

 


 

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13 septembre 2015 7 13 /09 /septembre /2015 14:16

Nous vivons une époque formidable. Ce n’est d’ailleurs pas tant l’époque actuelle qui se distingue par ce que l’on pourrait qualifier de « l’épaisseur ». Ce serait plutôt le « politiquement correct » qui l’a infiltrée. C’est même plus que de l’épaisseur. On pourrait parler d’empâtement, de grossitude voire de bouffissure. Mais pour ceux qui n’auraient pas la chance de se rendre compte de l’existence de cette infâme moraline glucosée, voici heureusement un petit lexique qui devrait très vite y remédier :

Austérité/Rigueur : ce concept est tellement fin qu’il est inconnu de la plupart des économistes. Et pourtant, on ne parle que de lui en ce moment. Pensez-vous, il fut un temps lointain pendant lequel on croyait bêtement que l’on ne pouvait dépenser que ce que l’on possédait. Et qu’en cas de ruine, il fallait faire disette. Qu’est-ce que c’était stupide. Heureusement, cette période idiote est révolue. De quel droit quelqu’un qui n’a plus d’argent devrait-il se serrer la ceinture par rapport à quelqu’un qui en est pourvu ? De quel droit un pays qui se serait ruiné devrait-il vivre moins bien qu’un pays qui se porte bien ? N’est-ce pas de la discrimination ? Voire même de la stigmatisation ? Et si jamais vous vous demandez « qui va payer ? » sachez que vous n’êtes qu’un pisse-vinaigre. Car rien ne doit s’opposer à la satisfaction immédiate et constante du désir mimétique si cher à R.Girard. Surtout, si quelqu’un vous dit qu’austérité et rigueur ne sont que de purs produits de la morale actuelle, des sortes d’hybrides issus du croisement du refus de stigmatiser et du rejet du monde de la finance, et qu’ils constituent de ce fait les virus les plus toxiques de la pensée actuelle, dites-vous bien que cette personne est forcément un économiste mal intentionné.

Bonne gestion : voir Impensé ou Tabou.

Chômage : mal endémique propre aux pays libéraux ou capitalistes anglo-saxons. Ne dites surtout pas qu’avec ses 10,3% la France est son royaume, car ce serait un sacrilège. Exercez plutôt votre haine sur les États-Unis (5,5%), l’Angleterre (5,4%) ou l’Allemagne (4,7%). Et si on insiste auprès de vous sur l’origine de telles différences, alors répliquez que c’est parce qu’elle mène une politique encore plus ultra-libérale que les autres que la France en est là.

Démocratie : système politique basé sur la possibilité laissée au peuple de valider lors des élections les promesses qui lui sont faites par la classe politique. Si quelqu’un avait tout de même la grossièreté de trouver des exemples récents de promesses mirobolantes qui auraient gravement induit le peuple en erreur, objectez qu’il est odieux de stigmatiser celui-ci. Si on vous répond que les hommes politiques sont des menteurs, et que ce n’est pas non plus le fonctionnement normal de la démocratie, rétorquez qu’il est tout aussi odieux de stigmatiser les dirigeants. Ils font ce qu’ils peuvent, avec le peuple qu’ils ont. Et si jamais votre contradicteur vous agace avec ses doutes quant à la véracité d’une démocratie basée sur la manipulation d’un peuple désinformé par une classe politique perfide et endogame, alors insultez-le en l’accusant de promouvoir le vote censitaire. Ainsi vous aurez le dernier mot.

Finance/Monde de la Finance : lubie toxique qui ne cesse de vouloir se rendre incontournable alors qu’elle n’est que la domination des plus pauvres par les plus riches, domination purement fortuite et virtuelle dont on peut se débarrasser très facilement. Il suffit tout simplement de le vouloir. Et si jamais quelqu’un vous glisse dans l’oreille que ce n’est pas faute d’avoir voulu ni même essayé que la Grèce s’est cassée les dents sur ce monde-là, répondez que ce pays n’a pas eu de chance. Ce n’était pas le bon moment, la météo n’était pas propice. La prochaine fois sera la bonne et la Finance sera définitivement clouée au pilori.

Front de Gauche : réservoir potentiel pour le lieu géographique où s’exercent le Bien et la Finesse. Voir Parti Socialiste.

Front National : lieu géographique où s’exercent le Mal et la Vulgarité Sociale.

Impensé : voir Tabou.

Keynésianisme : LA solution à tout. Cette théorie de J.M.Keynes initialement dédiée au traitement des problèmes d’insuffisance de la demande est mise à toutes les sauces, y compris pour résoudre les problèmes d’insuffisance de l’offre. Pourquoi donc ? Mais bien évidemment parce qu’elle a fait la preuve de son efficacité. La France ferait-elle du keynésianisme depuis les années 1980 si ça ne marchait pas ? Voyons ! Bon, certains experts susurrent que redynamiser l’offre exige tellement plus d’efforts et de courage politique que cela a méchamment desservi cette solution. Mais ils ont parfaitement raison ! Pourquoi devrions-nous expérimenter des solutions qui ne sont efficaces qu’au prix d’un terrible inconfort ? N’y a-t-il pas suffisamment le choix parmi les solutions agréables ? Sinon, ne peut-on pas attendre encore une décennie ou deux ?

Libéralisme : la cause de tous les maux de la planète : pauvreté, pollution, violence, exclusion. Est confondu avec le capitalisme et souvent affublé du préfixe ultra pour le bien-être de tous. Surtout, n’écoutez pas les fredaines de la World Bank ou du FMI comme quoi le nombre de pauvres diminue et le nombre de riches augmente. Ces chiffres sont faux. Répondez que les humains vivaient bien évidemment beaucoup mieux au Moyen Âge ou pendant l’Antiquité. Et si par mégarde quelqu’un osait brandir l’argument du progrès technologique, faites-lui dire que vous vous en passeriez bien volontiers.

Parti les Républicains : abus de langage consistant à s’approprier les valeurs de la République dans des buts bassement politicards.

Parti Socialiste : lieu géographique où s’exercent le Bien et la Finesse. Cet exercice peut se réaliser dans les faits, ou, le cas échéant, par le Verbe. Il EST par essence, et ceci définitivement. Ontologiquement, il ne peut donc être ni remis en cause ni même dépassé par mieux que lui. Et comme il EST le Bien, c’est au réel de s’adapter à lui et non pas l’inverse.

Politique de relance : voir Keynésianisme.

Réformes : au commencement, ce mot véhiculait des notions principalement positives de changement, d’évolution, d’espoir de se diriger vers des jours meilleurs. Actuellement, ce signifiant se charge de plus en plus de connotations puantes qui proviennent d’un paradigme infréquentable : celui des réformes libérales et de l’austérité. Gageons que ce mot aura donc perdu tout son potentiel de rêve d’ici quelques mois ou années. Au train où vont les choses, il rejoindra très vite la clique des gros mots. Puis il s’enfoncera lentement dans la trappe obscure des impensés.

Relance de la demande : voir Keynésianisme.

Relance de l’offre : inconnu. Voir Keynésianisme.

Responsable/Responsabilité : enfant pervers de la stigmatisation. Qui nomme un responsable le stigmatise ! Qu’on se le dise, il n’y a de responsabilités que collectives. Ainsi, c’est moins pénible à supporter puisque l’inconfort de la stigmatisation se dilue dans le nombre. Tout de même, si on vous chagrine en combinant ces notions avec le mot peuple, objectez qu’en linguistique politique, il existe des syntagmes impossibles. On ne peut pas stigmatiser un peuple. Le peuple a toujours raison. Il est souverain, même et surtout lorsqu’il n’a rien compris à ce qui lui arrive. Voir Démocratie.

Riches/Puissants : cas particulier, exception notable dans le lexique du Politiquement Correct. Et pour cause, les Riches et les Puissants sont les seuls que l’on puisse actuellement stigmatiser. Et si vous n’en êtes pas encore sûr, sachez que cette stigmatisation est même fortement recommandée. Au pinacle du hit parade des têtes de turcs et autres boucs émissaires du moment se trouvent le FMI, l’Euro-groupe et les Banques. Détestons-les ! Montrons-les du doigt !

Stigmatiser : le mal absolu. À éviter à tout prix sous peine de passer pour un facho sans cœur, un monstre de méchanceté, un beauf inculte. Bien évidemment, les psychologues diront que ne jamais stigmatiser peut finir par ouvrir la porte à tous les abus ; les juristes que cela préfigure la fin du droit ; les philosophes que c’est l’avènement du relativisme le plus tordu. Mais ils se trompent. Pourquoi leur point de vue serait-il meilleur ? Qu’est-ce qu’ils en savent ?

Tabou : voir Impensé

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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 11:52

"Le professeur Charles L. Glenn, professeur à l’Université de Boston et grand spécialiste de la liberté scolaire dans le monde, explique comment la revendication du libre choix de l’école par les parents est peu à peu montée en puissance en Occident. Elle a été longtemps en conflit latent avec la prétention des élites au pouvoir de remodeler selon leurs conceptions les enfants du peuple. Mais depuis quelques dizaines d’années, la capacité de l’État à satisfaire les besoins éducatifs véritables des enfants est fortement remise en question de tous côtés. La tendance est d’inciter la société civile, le « troisième secteur » à prendre ses responsabilités en matière éducative. C’est la théorie de « l’empowerment », qui n’a rien à voir avec une quelconque marchandisation de l’école. Par leur implication concrète dans les écoles libres, les citoyens passent du statut d’objet du pouvoir à celui de contributeurs actifs de la société, ce qui correspond à un processus de démocratisation véritable de la vie de la cité.

Bien que la liberté d’enseignement ait fait l’objet de protections dès le XIXème suite à des combats politiques dans quelques pays – notamment en Belgique, avec le mouvement d’indépendance de 1830, et plus tard aux Pays-Bas avec la mobilisation de Protestants et de Catholiques du « kleine luyden » – la protection de la liberté d’enseignement reste exceptionnelle jusqu’au lendemain de la deuxième Guerre mondiale.

Ce n’est qu’en réaction aux régimes totalitaires du XXème siècle que la communauté internationale prend conscience de la nécessité de protéger la liberté des familles de choisir une alternative aux écoles publiques. Les régimes communistes et fascistes ont cherché à mettre en œuvre systématiquement ce qui faisait partie implicitement des programmes éducatifs des gouvernements « doucement progressistes » de la fin du XIXème siècle. Ils l’ont fait d’une manière qui a démasqué la volonté des élites de remodeler selon leur conception, par l’éducation, les enfants du peuple.

Le mouvement d’après-guerre de définition des Droits de l’homme a inclus le droit à la liberté d’enseignement : « les États s’engagent à respecter la liberté des parents de choisir pour leurs enfants des établissements autres que ceux des pouvoirs publics […] et de faire assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants, conformément à leurs propres convictions. »

Ce droit est pourtant loin d’être évident, même dans les régimes démocratiques, où les élites « progressistes » peuvent juger qu’il est de leur devoir d’utiliser le système éducatif pour rendre les enfants meilleurs que leurs parents.

Le passage manquant de l’extrait du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels donné ci-dessus – à savoir « qui se conforment aux normes minimales qui peuvent être prescrites ou approuvées par l’État » – donne la possibilité aux gouvernements d’imposer des exigences aux écoles non gouvernementales (écoles privées), exigences qui peuvent conduire à rendre impossible le maintien du caractère propre et des spécificités éducatives en faveur desquelles les parents avaient pourtant fait leur choix.

Il y a clairement une obligation qui pèse sur les États contemporains de prendre les mesures nécessaires à la protection des enfants tout en faisant en sorte que l’intérêt public soit servi par toutes les acteurs, privés ou publics, du système éducatif.

L’éducation des générations futures est une question d’intérêt public et doit être guidée, dans un système démocratique, par des hypothèses partagées sur le bien commun… dans des limites qui reflètent la nature pluraliste de la société.

L’effort pour respecter le rôle des parents comme premiers éducateurs de leurs enfants et donc pour trouver le juste équilibre entre la liberté et la responsabilité en éducation – pour s’assurer que les objectifs nécessaires de la société soient atteints et que les individus et les groupes vulnérables soient protégés sans tomber dans ce que Kant appelait « le plus grand despotisme concevable » : un gouvernement paternaliste

La période allant de 1900 à 1945 peut être vue, rétrospectivement, comme celle du triomphe de l’école d’État dans la plupart des pays occidentaux. Alors que les écoles catholiques ou les autres écoles privées éduquent des millions d’enfants, elles jouent un rôle secondaire, comme une alternative ou, aux États-Unis et en Australie, comme le lieu réservé à la classe ouvrière immigrée. L’école publique représente alors la pierre angulaire de la société et n’a aucun concurrent sérieux.

L’école d’État a commencé à être concurrencée après la Seconde Guerre mondiale et la rivalité s’est accrue en particulier dans les années 1970.

Dans le raisonnement politique qui a été formulé petit à petit dans un certain nombre de pays, des termes tels que « subsidiarité » et « champ de souveraineté » ont commencé à se faire entendre. On a fait valoir que l’État devrait créer activement dans tous les secteurs les conditions du développement d’initiatives entrepreneuriales selon un principe de libre entreprise, au lieu de vouloir occuper lui-même tout l’espace social.

La centralisation excessive a commencé à être considérée comme un problème. Alors que l’État-providence continuait de se développer et les activités du gouvernement de s’étendre à de plus en plus de domaines de la vie, il y avait en même temps un désenchantement croissant à l’égard de la capacité de l’État et de sa rationalité bureaucratique de répondre efficacement aux besoins de l’homme.

Dans ce contexte d’insatisfaction, certains ont appelé à un « retrait de l’État », pour « réinventer le gouvernement », en adoptant de nouvelles techniques d’organisation sociale qui conduisent à la prise en main par les gens de leur propre destinée ( cf. théorie de l’« empowerment ») dans des secteurs et des organismes éloignés du centre, et donc à la création d’institutions par les citoyens pour eux-mêmes.

Les autorités publiques de la Finlande à l’Australie, et les régimes politiques de gauche comme de droite, ont cherché des façons de maintenir les acquis apportés par l’État-providence sans avoir un monopole public qui fournisse services et prestations. Selon Peter Berger et Richard John Neuhaus :

« Le projet est que, si ces institutions (créées par la société civile) pouvaient être plus reconnues dans les politiques publiques, les individus se sentiraient davantage « chez eux » dans la société, et l’ordre politique serait mieux compris. Sans processus institutionnels fiables de médiation, l’ordre politique se détache des valeurs et des réalités de la vie individuelle. Privé de son fondement moral, l’ordre politique est « délégitimé ». »

Selon ces propositions, les citoyens sont conçus en de nouveaux termes par les décideurs politiques qui les percevront non pas comme des objets de l’action gouvernementale, mais plutôt comme des acteurs se caractérisant par la responsabilité, l’autonomie et le choix, et dotés de la ressource et des informations disponibles pour les finalités communes de la société.

Ces propositions ne doivent pas être confondues avec la « marchandisation » des services à la personne, dont l’éducation, car ils ne sont pas une manifestation du « capitalisme sauvage ». Ses partisans insistent sur le fait que ce qu’ils demandent, c’est l’utilisation d’un « troisième secteur » composé d’associations volontaires qui ne sont ni étatiques ni mercantiles mais qui relèvent simplement d’association d’intérêt général conclues sur la base du volontariat.

Les réformes proposées visent à renforcer les pouvoirs des citoyens en tant que membres actifs de la société, cherchant à améliorer leur qualité de vie et celle de leurs familles par des actes de choix".

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28 juin 2015 7 28 /06 /juin /2015 08:15

Le public se moqua de lui pendant des années. Lors de ses premiers discours, il fut chahuté et humilié… Puis les Athéniens se mirent à l’écouter, reconnurent en lui un véritable orateur… Et plus de 2000 après, il est toujours cité comme un modèle d’éloquence.

La vie des grands orateurs est une source riche d’enseignements et d’inspiration pour quiconque souhaite éprouver son leadership. Parlons du plus célèbre d’entre eux : Démosthène.

Démosthène vécut au IVe siècle av. J.-C., de -384 à -322. Souvent cité par Cicéron comme un modèle d’éloquence, il fut l’un des plus grands orateurs de la Grèce antique. Pourtant, ce n’était pas gagné…

À ses débuts, Démosthène était en effet peu doué. Son premier contact avec la tribune et le public fut un échec. On raconte que sa voix manquait de force, que son articulation était peu soutenue, et que sa prononciation était mauvaise (il avait notamment du mal avec les « R »)… En plus de cela, le trac et le trouble le paralysaient, ses gestes étaient maladroits, et il soulevait sans cesse une épaule, par une sorte de tic.

C’est ainsi que, lors de sa première intervention en public, il se fit carrément huer. Les gens se moquèrent de lui et critiquèrent violemment sa façon de s’exprimer. Malgré cela, il continua d’intervenir en public, entre autres pour défendre ses idées politiques. Et finit par devenir l’un des meilleurs et des plus célèbres orateurs de l’Antiquité. Voici comment Démosthène s’acharna à remédier à ses défauts…

Les fameux « cailloux de Démosthène »

Démosthène avait des soucis d’articulation et de prononciation. Pour délier sa langue, il s’entraîna à parler avec des galets dans la bouche. Cette technique, désormais appelée « les cailloux de Démosthène », est encore utilisée par certains orthophonistes pour améliorer la diction. En voici le principe :

En plaçant quelque chose dans votre bouche, vous gênez les mouvements de celle-ci ; et si vous voulez vous mettre à parler dans ces conditions, vous êtes alors obligé d’articuler exagérément pour que vos paroles soient un minimum compréhensibles. Ce travail d’articulation permet d’exercer les muscles buccaux, ce qui améliore nettement votre expression orale.

Faites le test ! En remplaçant les cailloux ramassés par terre par des bonbons au miel par exemple. Ou encore en vous coinçant simplement un léger cure-dent entre les dents de devant. Choisissez quelques formules et prononcez-les à voix haute deux ou trois fois en vous efforçant de parler de la façon la plus correcte possible malgré cette gène. Enlevez ensuite les bonbons ou le cure-dent, et reprenez vos formules : vous serez surpris de voir à quel point votre expression se révélera aussitôt bien meilleure, plus fluide et plus agréable…

Démosthène avait également une méthode originale pour travailler le volume de sa voix. C’est sur la plage qu’il ramassait les galets, qu’il mettait ensuite à la bouche. Et il profitait d’être face à la mer pour s’exercer à parler fort face au bruit des vagues (cf. le tableau de Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ, Démosthène s’exerçant à la parole, réalisé en 1870 – détail ci-dessus). De façon similaire, mettez votre radio à fond, et essayez de couvrir le bruit en haussant le ton !

La préparation physique

L’art oratoire est une discipline bien plus physique qu’on ne le pense. Le talent d’un orateur ne dépend pas seulement des mots qu’il emploie, de ses idées et de sa façon d’argumenter : encore doit-il exécuter les bons gestes, occuper l’espace, manier des objets, s’exprimer avec force et clarté sans s’essouffler, tenir dans la durée… Parler face à une assemblée devient vite un sport à part entière.

Pour jaillir avec énergie, la parole doit être soutenue par un corps solide et entraîné. La voix de Démosthène était faible, et seul un souffle puissant peut porter une voix forte. Pour cultiver son souffle, il se mit donc à faire de la course à pied…

Pour nous, le vélo est aussi un excellent moyen, plus contemporain. D’une façon générale, le sport permet d’améliorer notre posture et notre allure. Par exemple, un bon gainage au niveau abdominal, combiné à un fessier et des lombaires renforcés, permet de maintenir une posture bien droite et assurée. La pratique physique et sportive devrait être le complément indispensable des études en rhétorique !

L’épée sous l’épaule

Pour son tic à l’épaule, Démosthène se résolut à travailler devant un miroir. Il coinça une épée le long de son corps, la pointe sous l’aisselle : il était ainsi renseigné sur la discipline de son épaule par les piqûres douloureuses qu’elle lui occasionnait quand son tic le reprenait…

Bien sûr, vous n’avez peut-être pas d’épée chez vous, et vous ne voudriez de toute façon pas tenter une technique aussi violente. Voici donc un autre moyen, moins agressif, pour apprendre à contrôler votre gestuelle et limiter vos mouvements involontaires :

Remplissez un bol d’eau, à ras-bord, au point que la moindre secousse devrait le faire déborder ; prenez alors ce bol entre vos deux mains, en coupole, de telle façon que vous ne pouvez en détacher une pour tenir le bol avec l’autre seulement. Puis… commencez à parler, à raconter une histoire, ou à répéter un exposé ! En veillant bien sûr à ne pas tout renverser par terre ou sur vous.

Remarques : cet exercice est à faire debout, dans votre cuisine, ou un endroit avec du carrelage de préférence… Pour les plus entraînés, vous pouvez risquer quelques déplacements, pas trop brusques ni trop rapides : cela vous obligera à vous tenir bien droit même en marchant. Enfin, plutôt que de travailler devant un miroir, ce qui vous contraint à rester concentré sur votre reflet tout en parlant, il est préférable de se filmer ou se faire filmer, et découvrir ensuite son image.

L’isolement et l’entraînement

Comme tout processus d’apprentissage et de perfectionnement, devenir un bon orateur peut se révéler long et fastidieux. Il est donc important de rester concentré, et de garder intacte sa volonté. On raconte que Démosthène s’obstina à progresser en s’isolant dans un bâtiment souterrain pour mieux travailler. Il se rasa même le crâne et la barbe pour s’empêcher de sortir (ne voulant être vu de la sorte).

Dans votre cas, inutile d’aller vous enfermer dans la cave pour vous adonner à l’art oratoire… Mais il est important que vous ayez un lieu dédié à votre pratique. Pourquoi pas votre chambre, votre salon, où encore une salle de formation. L’espace doit vous être réservé, si possible spacieux et dégagé, et vous ne devez pas craindre de déranger qui que ce soit en élevant la voix.

Gardez également en tête que se former à l’éloquence exige du temps, et vous devez pour cela être prêt à y consacrer au moins une heure d’affilée, un ou plusieurs jours par semaine. Prenez cette activité au sérieux, au même titre que vos autres activités, professionnelles, sportives ou familiales, et réservez-vous un moment spécial pour cela. Travailler sa voix est un rendez-vous avec soi-même. Notez-le dans votre agenda comme tout autre rendez-vous important, et organisez votre emploi du temps en fonction.

Ce qu’il faut retenir de l’histoire de Démosthène, c’est que son talent en matière d’art oratoire ne tient pas à un quelconque « don », à une prédisposition ou à une qualité innée. Il était mauvais, et a travaillé dur pour devenir le meilleur. On s’est moqué de lui pendant des années, lors de ses premiers discours, il a été chahuté et humilié… Puis on s’est mis à l’écouter, on a reconnu en lui un véritable orateur… Et plus de 2000 après, on parle toujours de lui comme d’un modèle d’éloquence.

C’est en ce sens que Démosthène occupe une place à part parmi les grands orateurs de l’Antiquité. Il a marqué à jamais la rhétorique et l’art oratoire. Il nous a laissé de nombreux et ingénieux exercices de perfectionnement à l’oral, qui font encore leurs preuves aujourd’hui. Il demeure une source d’inspiration pour toutes celles et tous ceux qui souhaitent s’exprimer avec brio, porter leurs idées avec force et conviction, et remporter l’adhésion de leur public.

V Becmeur

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